La ceinture verte toulousaine comptait 2.000 maraîchers il y a 10 ans, aujourd’hui il n’en reste que 200....
Comment en sommes-nous arrivés à cette situation, et comment pouvons-nous aider à notre échelle pour inverser la tendance ?
En maraîchage, la Haute-Garonne se distingue par des exploitations de petites tailles (dont la surface moyenne est de 1 hectare et demi), des structures généralement familiales et indépendantes, et qui ne font pas partie de groupement de producteurs ou de coopératives.
La plupart se situant aux portes de Toulouse et dans le Nord-est toulousain, les maraîchers privilégient les circuits courts : les ventes sur les marchés et la vente directe dépassent largement les autres systèmes de distribution.
(Source : Ollagnon M. et Chiffoleau Y., 2008 CERD, 2007)
Circuits de commercialisation dominants pour les maraîchers de Haute-Garonne (voir source ci-dessus) |
Le département est ainsi reconnu pour sa production légumière en frais commercialisée en circuits courts la plus élevée de France (40% des légumes frais).
Les producteurs se sont adaptés à ces systèmes de vente en diversifiant leurs productions maraîchères pour proposer des légumes variés tout au long de l’année aux consommateurs locaux.
Les productions légumières locales sont d'ailleurs très appréciées des consommateurs, en particulier dans notre région Midi Pyrénées où 59% des consommateurs préfèrent acheter local car ils sont très attachés à leur territoire, contre 36% au niveau national ! (source : Sondage "Les français et les produits locaux" Oct. 2012).
Les maraîchers l’ont compris, et beaucoup se sont reconvertis ces dernières années dans la vente directe, au point de représenter aujourd’hui 40% de la production du département !
La Haute–Garonne est donc renommée pour sa diversité légumière et saisonnière, ses producteurs qui luttent pour maintenir et privilégier les circuits de proximité et également pour ses consommateurs attentifs.
Cependant les ventes sur les marchés, en vente directe ou via les AMAP commencent aujourd’hui à saturer, les producteurs se voient dans l’obligation d’assurer leurs revenus en développant de nouveaux circuits de distribution, ou en augmentant la valeur ajoutée et la durée de vie de leurs produits en les transformant soit directement chez eux, soit dans des usines "légumeries" souvent éloignées de notre région.
Le dernier recensement d’Agreste nous alerte également sur le vieillissement des chefs d’exploitation, et sur les difficultés à trouver de la main d’œuvre qualifiée ou saisonnière en maraîchage.
Ce vieillissement des producteurs s’explique en partie par la diminution du nombre d’installations des jeunes agriculteurs sur le département, l’image du travail de maraîcher s’étant dégradée : pénibilité du travail à faible rémunération, débouchés à assurer par un démarchage des clients prenant du temps, prise de risques à l'installation…
Ces différents facteurs qui viennent s'ajouter à la pression foncière et au développement urbain engendrent la disparition de nombreuses exploitations maraîchères : -33% entre 2000 et 2010(Source : Midi-Pyrénées Données, Recensement agricole 2010, AGRESTE, octobre 2011).
Ma Légumerie Ambulante souhaite jouer le rôle de facilitateur de développement des circuits courts, pour continuer à préserver cette proximité entre les consommateurs de la région toulousaine et les producteurs maraîchers locaux, mais aussipérenniser le peu d’exploitations périurbaines restant en Haute-Garonne, et aider à l’installation de jeunesproducteurs.
Pour cela, nous travaillons sur une juste rémunération du travail des producteurs (équivalente à celle d'une AMAP par exemple), des partenariats long terme permettant aux producteurs d'assurer leurs débouchés et d'investir plus sereinement dans leur exploitation, et un éco-système permettant aux jeunes qui souhaitent s'installer de profiter de l'expérience des plus anciens, et pourquoi pas des prêts d'équipements entre producteurs ?
Laissez-nous vos idées et commentaires, ils seront les bienvenus pour nous aider à faire évoluer encore le projet :)
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